-Ah ! No, non toccarmi... là ça va pas le...

Hayden se moquait bien de ce que pouvait dire Len, il la mordait même un peu plus fort. Il sentit ensuite que la brune avait dégagé un de ses poignet avant de se retrouver le dos collé à l'autre côté de la cabine après avoir été éjecté du corps de la demoiselle.

-Hé !

Le brun releva son regard vers Len, sans que rien ne puisse transcrire son sentiment actuel. Pourquoi cette fille ne sortait pas de la cabine après avoir réussi à le repousser ? Elle était stupide ou elle le faisait exprès ? Pas le temps de se poser de question. Hayden se redressa pour plaquer son bras près de la tête de Len, la main toute proche de sa tête, un air joueur dans le regard. Mais pas forcément dans le bon sens...

-Pourquoi faire comme si tu voulais te rebeller alors que ta réaction montre que tu n'as pas détesté ?~

Puis, pour ponctuer sa phrase, il approcha de nouveau son visage du cou de Len pour passer le bout de sa langue le long de sa peau, pas gêné du tout. Il n'aimait pas vraiment faire ce genre de chose, mais ça faisait partie des caractéristiques de son gang de ne pas se comporter en gentleman.

Elle l'avait repoussé mais il était revenu à la charge avec un regard étrange. A quoi avait-il pensé ? Elle le sut rapidement.

-Pourquoi faire comme si tu voulais te rebeller alors que ta réaction montre que tu n'as pas détesté ?~


Tout ça pour recommencer à lui lécher le cou. Len lui favorisa l'accès en souriant. Il lui rappelait de plus en plus Fredo.


- Et toi ? Pourquoi tu te forces ?

Hayden trouvait ça de plus en plus étrange que Len ne réagisse pas comme une jeune femme normale, mais il n'en faisait rien paraitre. Soit elle cherchait à le déstabiliser, soit elle n'était vraiment pas contre l'idée qu'ils fassent mumuse ensemble, et Hayden n'allait certainement pas se débiner.

- Et toi ? Pourquoi tu te forces ?

Hayden esquissa un sourire en se collant à présent complètement à la jeune femme. Un sourire amusé et confiant. Il passa ses deux mains sous le haut de Len pour effleurer son dos, ce qui lui fit remarquer qu'elle avait la peau carrément douce. Il parsema le cou de Len de baisers qu'il rendait légèrement humides en s'aidant de sa langue avant de la mordre à nouveau au creux de l'épaule.

-Qui te dit que je me force ?

Ah ça oui, Hayden se forçait, mais là il faisait totalement abstraction de sa personne pour conserver un bon jeu d'acteur. Il avait l'air tout à fait à l'aise dans ses gestes, en fait, alors qu'au fond de lui, tout au fond de lui, il détestait ce qu'il était en train de faire, mais c'était trop tard pour faire marche arrière alors autant jouer jusqu'au bout.

Elle le vit sourire avant qu'il ne se colle à elle. Cette situation lui rappelait vraiment une autre fois dans un autre lieux avec un autre garçon. Et en traduction littérale, les mots furent également les mêmes.

-Qui te dit que je me force ?


Len aurait pu en rire si la présence des mains d'Hayden sur son dos ne la faisait pas frissonner et les baisers dans le cou, soupirer d'aise. Mais d'expérience, elle sentait que ce n'était pas spontané. Elle mit ses mains sur les bras de son guide et l'arrêta doucement.


-Je le sais, alors arrête. Cela ne sert à rien de te forcer. Cela te fait du mal.

Hayden avait arrêté de se poser des questions sur Len, il était juste occupé à faire ce qu'il avait à faire. Seulement, il fut encore interrompu par Len qui usait d'une certaine douceur pour l'arrêter. Il se sentait aussi touché qu'agacé. Touché au fond de lui parce qu'il savait qu'il n'en mourrait pas d'envie, et agacé parce qu'elle l'emmerdait à interférer dans le rôle qu'il devait occuper. Et à choisir, il préférait occuper son rôle correctement plutôt que de s'occuper de l'absence de désirs de sa personne.

-Je le sais, alors arrête. Cela ne sert à rien de te forcer. Cela te fait du mal.

Il finit par avoir une idée, mais il aurait besoin du temps pour l'accomplir. Il soupira avant d'approcher son visage de celui de Len avec un air blasé.

-Boucle là un peu tu veux ?

Puis, sans attendre de réponse, il embrassa Len à pleine bouche, faisant tournoyer lentement sa langue dans la bouche de la jeune femme tout en montant doucement ses doigts le long du dos de a brune, restant collé à elle. Il fallait quand même le dire, la chaleur qui se dégageait du ventre de la demoiselle était très agréable.

-Boucle là un peu tu veux ?


Choquée était un terme peut-être un peu fort pour exprimer ce que ressentit Len, mais dans une moindre mesure, elle fut vexée. *Han ! Quoi ? Attends tu vas voir ! Je vais te...* Avant que quoi que se soit ait pu passé la barrière de ses pensées, Hayden l'embrassa. S'il ne voulait pas s'arrêter là pourquoi pas. Elle n'était pas contre. C'était peut-être un peu bizarre de faire cela avec un garçon qu'elle venait à peine de rencontrer mais elle n'était pas à ça près.


Elle sentit ses mains remonter dans son dos. Elle passa ses bras autour de son cou, et d'une main, vient caresser les cheveux d'Hayden en participant activement au baiser.

Bon, rien ne s'était passé comme c'était prévu dans la tête d'Hayden, mais ça ne faisait rien. Tant pis, il avait commencé fallait qu'il termine, puis bon ça va Len n'était pas laide donc c'était pas vraiment une corvée. Du moins de la façon qu'il avait de raisonner maintenant. Fallait juste qu'il pense à autre chose que son attitude habituelle. Là, il ne faisait rien de mal. Elle était consentante d'après ses gestes, et il ne désobéissait en rien aux attitudes des black coats. Il fallait qu'il laisse son corps faire maintenant que sa tête avait failli à ses objectifs.
Il finit par se reculer de Len pour ôter son haut, remontant les doigts jusqu'à sa nuque pour favoriser le passage de la tête de Len vers l'extérieur de son habit, puis revint se coller à elle en récupérant ses lèvres pour l'embrasser avec fougue. Il avait passé un de ses bras autour de son dos et se mit à griffer doucement de son autre main les côtes de Len.

Se laisse faire, frissonne à l'air frais. Avec un haut il fait bon, en soutien-gorge, il fait frais. Puis se faisant embrassée et caressée, elle commence à déboutonner sa chemise pour lui retirer tranquillement avant de faire glisser ses doigts sur sa peau imberbe. Les mots sont inutiles dans ce genre de situations, et penser n'aide pas.

Hayden sentit sa chemise se faire retirer et avant qu'elle ne tombe au sol il la rattrapa pour la poser avec les affaires de Len sur ce qui sert à ranger le papier toilette, parce que par terre c'est dégueulasse. Les doigts de Len étaient particulièrement doux, mais Hayden fit comme si il ignorait les gestes de la jeune femme sur sa peau. Il descendit ses baisers vers le cou de Len, en le longeant tranquillement, avant d'arriver vers sa clavicule qu'il embrassa également. Sa poitrine était offerte à son champ de vision, mais il n'y prêtait pas attention. Pas parce qu'elle était petite, mais parce qu'il pensait à autre chose et que cette zone était pour le moment pas cette qu'il convoitait. Il ne se rendit pas compte du frais qui se trimbalait dans l'air, il n'était pas frileux de toute façon. Il aimait bien en fait, le contact de l'air sur sa peau. Il fit de nouveau glisser ses doigts le long du dos de Len avant de les diriger vers sa taille où il posa ses mains.

Len se laissa embrasser un moment avant de l'embrasser à son tour. Les mains d'Hayden sur sa taille, elle caressa le torse offert en portant une certaine attention aux partie un peu plus rosée et certainement plus sensible, avec la langue ou juste avec ses mains, elle savait y faire. L'éducation sexuelle vous connaissez ? Pas celle de l'école, non, ce serait trop commun, non, la demoiselle avait bénéficié d'un professionnel.

Puis son bipper sonna. Len ne l'entendit pas, le bruit étant étouffé par le sac laissé en dehors de la cabine. Len continua donc de profiter.

Bien sûr, ayant les sensations de n'importe quel homme quand une femme approche les parties les plus sensibles de son torse, Hayden se mordit discrètement la lèvre en sentant la façon dont Len le touchait. Il ne savait pas d'où elle sortait mais elle se montrait particulièrement entreprenante. Tant mieux dans un sens. Il entendit le biper sonner et pensa que Len l'avait entendu également, mais qu'elle n'avait simplement pas envie de répondre. Il fit alors comme si rien ne se passait et monta ses mains le long du dos de Len pour atteindre l'attache de son soutien-gorge, sans ramer une seule seconde pour le retirer. Normalement les hommes galèrent un peu pour retirer les soutifs, mais Eve avait tellement l'habitude de faire trainer les siens que souvent pendant qu'elle se préparait il fermait et réouvrait ceux qui trainaient, pour s'occuper, sans forcément imaginer les seins de sa soeur dedans. Donc à force il avait prit le pli. Puis des fois elle lui piquait bien des boxers, alors pourquoi se gêner à jouer avec ses soutifs ? Il posa alors l'habit qu'il avait retiré avec les autres sur la boite à PQ et se baissa pour arriver au niveau de ce qui offrait une courbe aussi petite soit elle au torse de Len. Puis, vu que monsieur n'était pas satisfait de sa position parce qu'il devait quand même se baisser pour attirer ce qu'il convoitait, il saisit les cuisses de Len pour la porter sur ses bras, laissant le dos de la jeune femme plaqué au mur. C'était tout de suite plus pratique pour Hayden, même si il devait encore baisser la tête pour prendre entre ses lèvres ce qui dépassait de la poitrine de Len et jouer un peu avec en s'aidant de sa langue. Ce que ça donnait au niveau de ses expressions ? Des joues rosies certes, mais l'expression neutre, peut-être un peu tranquille.

Len fut heureuse de voir qu'il n'était pas indifférent malgré son manque d'expression faciale. Et si elle savait y faire, il ne se débrouillait pas mal non plus. Une fois le soutiens-gorge en moins, Len soupira en enfouissant ses mains dans la chevelure d'Hayden quand il s'attaqua à sa poitrine, même si l'acrobatie n'était pas trop à son goût. 

Puis après le bipper, ce fut le portable qui sonna et cette fois, Len l'entendit. Manquer la sonnerie de bateau de croisière puissance dix, c'était être sourd. Len reprit ses esprits et gesticula jusqu'à ce qu'Hayden la lâche. Elle atterrit plus ou moins bien sur ses jambes un peu tremblantes, attrapa son haut en vitesse pour l'enfiler et sortir plus vite encore de la cabine et s'accroupit pour attraper son portable avant d'avoir un appel manqué.

- Pronto ! ... Si. ... Bene. Non risponde quando... Ecco... Ecco. Si. Alle sei. Si.

Len raccrocha et se releva. L'appel ne dura pas plus d'une minute mais cela l'agaça fortement. Elle n'avait plus envie de jouer.

Hayden laissa Len se décaler à l'entente de cette sonnerie qu'il trouvait juste moche, sans broncher. Il la regarda s'habiller en comprenant que le petit jeu était fini, et à vrai dire il s'en moquait éperdument.

- Pronto ! ... Si. ... Bene. Non risponde quando... Ecco... Ecco. Si. Alle sei. Si.

Pendant qu'elle parlait, Hayden se rhabilla, sans esquisser la moindre expression d'agacement. De toute façon, il n'en avait pas vraiment envie. Il rattacha tranquillement les boutons de sa chemise, l'air toujours blasé et inexpressif. Puis, alors qu'elle venait de raccrocher, il s'approcha de la sortie des toilettes sans rien dire, pas même un "au revoir" ou "à la prochaine".

Après s'être levée, Len serra les poings. Elle aurait bien aimer avoir son sac de frappe sous la main là tout de suite. Pouvait-il lui laisser dix minutes de liberté sans s'inquiéter de ne plus l'avoir dans leur champ de vision ? *Raaaaah * Cri de rage intérieur immédiatement suivi d'une réflexion de la raison qui lui rappela que c'était pour sa sécurité. Len soupira en baissant les épaules. Elle était bien consciente des risques qu'elle courait mais c'était lourd parfois. Puis elle vit que Hayden s'apprêtait à partir.

-Excuse-moi, je t'embête une dernière fois. Tu veux bien me guider jusqu'aux dortoirs? Le reste du pensionnat attendra.

Len subissait soudainement le contre-coup de son voyage. Elle n'avait qu'une envie, c'était de dormir. Dormir et oublier pendant quelques heures que sa vie ne lui appartenait pas.

-Excuse-moi, je t'embête une dernière fois. Tu veux bien me guider jusqu'aux dortoirs? Le reste du pensionnat attendra.

Hayden soupira en détournant le regard. Mais pourquoi il s'y attendait et pourquoi il n'a pas marché plus vite ? La flemme sans doute. En même temps, qu'avait-il à faire de mieux ?... Ah oui, finir ce bouquin immonde et aller tabasser le mec qui a ouvert sa gueule tout à l'heure. Il haussa les épaules et commença à avancer jusqu'aux dortoirs. Il avait bien envie de dormir aussi de toute façon, au pire sa soeur viendra le secouer comme une bouteille d'orangina en voyant que son beau livre aura servi de cache-yeux contre la lumière. Il ne répondit rien cependant, gardant son visage absolument inexpressif. Si il était gêné à l'idée qu'une fille qu'il aurait pu se taper dans les chiottes le suive le plus naturellement du monde ? Absolument pas, il s'en foutait royalement. C'est du moins ce qui en ressortait de son expression faciale.

Len crut comprendre qu'il était d'accord même s'il n'en montrait rien. Il avança sans se retourner, ni lui accorder un regard. Cela lui convenait parfaitement. Elle le suivit sans rien dire. A quoi bon bavarder, elle n'en avait plus envie. Elle voulait juste être seule. Peut-être remettrait-elle certaines choses en place, peut-être trouverait-elle quelques micros, peut-être en déconnecterait-elle certains en les éclatant joyeusement. Ou alors, elle s'allongera un instant avant d'aller se prendre un truc à manger. Len soupira. Elle aviserait bien sur place. Mais en attendant, elle profitait encore un peu du physique avantageux de son guide avec un léger sourire aux lèvres. Leur petit jeu dans les toilettes avait été très sympathique.

Hayden n'avait pas prononcé un seul mot depuis qu'il était sorti des toilettes, et son inexpressivité avait reprit le dessus. Il avait comme un coup de barre, et son manque d'expression faciale venait aussi de son désir soudain à se plonger dans le sommeil, il avait hâte d'arriver à sa chambre. Sa respiration devenait de plus en plus silencieuse, comme si il se mettait déjà en condition pour dormir et ne mettre que cinq minutes à sombrer dès qu'il se trouverait dans son lit. Ses épaules s'affaissaient légèrement à cause du fait qu'il se détendait petit à petit. Puis, il finit par arriver devant les dortoirs, celui des filles et des garçons. Il ne fit qu'un mouvement du pouce pour désigner celui des filles sans adresser un mot ou un regard à Len, puis s'avança vers son propre dortoir. Il pouvait très bien se foutre au sol et dormir, mais là quand même à 10 mètres de sa chambre il estimait qu'il pouvait quand même faire un effort pour y parvenir.

Len observait Hayden avec plus ou moins d'attention, à moitié perdue dans ses pensées personnelles, mais elle finit par se demander s'il n'allait pas s'écrouler en chemin. Manquait-il de sommeil ? Après tout, elle n'était pas sa mère, loin de là. Certes, ils s'étaient un peu rapprocher précédemment mais pas au point d'être des amis intimes.

Une fois arrivés devant les dortoirs, Hayden se contenta de lui indiquer une direction pendant qu'il continuait son chemin. Len s'arrêta et le regarda s'éloigner puis s'écria avec un sourire taquin:

- Merci, mio carino.


Puis elle se mit à chercher la loge pour que quelqu'un puisse la renseigner et lui indiquer précisément sa chambre.